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le blog de gab
12 avril 2005

la carte d'identité obligatoire ?

Eh oui ! vous n'êtes pas au courant ? La nouvelle carte d'identité, infalsifiable, comme de juste, avec des données biométriques, ben voyons, SERA obligatoire et payante ! Oui oui, c'est fait, tous les médias le disent, Villepin l'a dit, les medias bénissent, amen !
On pourrait imaginer que les medias parlent d'un projet qui..., évoquent le passage quand même nécessaire devant le parlement qui..., l'avis de la CNIL..., ou même , on peut rêver, les dangers d'un projet liberticide. Non, rien de cela, la carte d'identité EST obligatoire, point ! Dans quel monde vivons-nous ?
De quoi donner envie de voter NON au referendum, recommencer à fumer, prendre le maquis, se retirer dans une bergerie en Corse, héberger les ennemis de la république...
Le parc humain s'organise. Nous sommes des moutons qu'on rêve tatoués, identifiés, conformes. Toute déviation est instantanément enregistrée, analysée, corrigée en temps réel... vous comprenez, la sécurité, n'est-ce pas ?...
Il faut réagir, protester.

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Commentaires
C
Merci a toi,loic,de penser que mes questions etaient interessantes.Elles etaient un peu <br /> "piegeuses",parcque je pense qu'il n'y a ni "pouvoir" ni"but".Je pense d'ailleurs que tu l'as tres bien compris,puisque tu parle du "systeme" dans lequel nous vivons.<br /> Je n'ai pas lu Deleuze,et je ne vais surement pas lire les 2 tomes de Foucault.Je sais que la peur essntielle est la peur de la mort.La pulsion sexuelle en est une consequence,comme la volonte d'accroitre son domaine.<br /> Pour conjurer cette peur et atteindre la "non-peur" les hommes ont elabore d'innombrales strategies.C'est ce l'on appelle des civilisations.Elles ont toutes pour base l'adoption,dans l'inconscient collectif,d'une solution a la peur et donc ouvre la voie du" bien-etre"bonheur.<br /> Ces solutions sont toujours expansionnistes.C'es cette expansion qui provoque leur chute.Quelque soit le mode de conjuration de la mort,on ne peut le developper a l'infini.<br /> Notre civilisation a adopte comme concept de "non-mort" la possession de l'argent.Personne n'organise ca,et il n'y a pas de but.Surtout,il n'y a pas de but que celui-la:accumuler le maximum d'argent,jusqu'a l'absurde,ce qui est le cas.Et dans ce cas le systeme s'effondre.Toutes les civilisations basees sur le "toujours plus"se sont cassees la gueule.<br /> Tout cela est tres complique,mais j'ai essaye de resume quelques petites choses auxquelles,parfois,je pense.
L
Les questions que tu poses, charles, sont en effet importantes. Je ne sais pas, en fait, si l'on peut "identifier" ce nouveau pouvoir (lui même, on l'a vu, se nourissant des "identités" comme Baal de ses zélateurs sacrificiels). On peut, en revanche, peut-être parler d'un système (d'un "quoi" et d'un "comment" plutôt que d'un "qui" précis) dans lequel chacun de "nous" est pris, du sans-papier au super pdg, et trouve, plus ou moins, et pas dans les mêmes situations, un bénéfice à celui-ci et l'entretien inconsciemment de ce fait. C'est une hypothèse ou, pour le moins, une réponse un peu rapide à tes questions. "Le néofascisme" pré-cité, c'est peut-être ça, cette puissance à nous faire acteurs "volontaires" de son déploiement par méconnaissance de ou bénéfice (pour certains) à ses effets, et par inconscience générale de ses causes. Enfin, tout cela profite évidemment à beaucoup, et là on retombe sur un "qui" sinon clair, du moins bien réel. La seule consolation, mais c'est un autre problème, c'est que l'injustice générée par ledit système planétaire ne pourra pas durer. L'angoisse, c'est que par indistinction du "qui", les réactions prennent des formes aveugles: intégrismes de tout poils, terrorismes, révoltes communautaires ou étripages ethniques... toutes régénérant le pouvoir en question. Mais bon, je ne suis pas très clair, je vais finir les deux énormes tomes des cours de Foucault au collège de France et, dans six mois, j'aurai peut-être une idée plus lumineuse de ce fameux "qui" !!
C
Je pense que ce dit Loic est très interessant.Mais il n'identifie pas ce nouveau "pouvoir":c'est qui qui organise tout ça,pour parler simplement?<br /> Et ,question fondamentale:quel est le but de ce nouveau pouvoir?Un pouvoir est toujours organise ,justement parcqu'il poursuit un but.Il est donc identifiable.
L
Il y a une trentaine d'années, les sociétés occidentales ont commencé de subir une difficilement visible transformation: le passage du mode hiérarchique au mode du contrôle. Nous sommes entrés dans les sociétés de contrôle. Le pouvoir, que la majorité des individus continue d'appréhender sous sa forme hiérarchique (père, leader, ministre, président, état...) a changé de forme. Il consiste non plus dans la force et la répression (même si il y en a encore beaucoup) mais dans l'identification, le fichage des individus, de leurs activités, comportements, déplacements... à une échelle étatique, mais surtout planétaire. C'est encore en état de "constitution" et, à ce titre, l'horreur terroriste, dont la forme d'action est d'ailleurs en rapport avec la forme actuelle des pouvoirs, a permis une accélération, au nom de la "sécurité", du principe de contrôle généralisé. Des gens comme Deleuze ou Foucault, pour ne citer qu'eux, ont très bien vu et analysé tout celà il y a... 30 ans. Nous ne sommes qu'au début de ce processus et les métastases du cancer contrôlant se propagent déjà: chaque individu devenant le censeur de l'autre (voir avec la cigarette, par exemple), son surveillant moral. Et dans le même temps, tout le monde réclame "une identité" (les blancs, les noirs, les chrétiens, les musulmans ceci ou cela, les hétérosexuels, les homosexuels, les adorateurs de l'oignon blanc...) sans se rendre compte que ce désir de détermination individuelle est pain béni pour le système dans lequel ils sont pris: plus ils s'identifieront plus on pourra les contrôler, plus ils s'organiseront en groupes et communautés plus ils seront identifiables et circonscrits. Et, pour la même raison, le grand système médiatico-politique, d'ailleurs non assimilable à la volonté dominante individuelle des vieilles hiérarchies (d'où l'inanité des réflexes révolutionnaires d'antan et leur excitation incohérente), le grand système médiatico-politique, donc, uniformise les comportements avec, c'est logique vu ce que j'ai dit plus haut, facilité: tous veulent être "reconnus" — ça tombe bien, "reconnaître", et donc contrôler, c'est ce que le pouvoir, dispositif non plus personnifié (donc à qui s'opposer?), veut et désire. C'est dans ce constat que se déploie, par exemple, ma poésie fondée sur la phrase continue, l'indétermination, la prolifération verbale, la relance et contre, justement "l'identité" où tout, désormais, voudrait nous assigner. Pour finir ce long commentaire, mais tu a mis le doigt sur le coeur du problème, je citerai ce que Deleuze écrivait en 1977, et que j'avais déjà cité sur fragments: "«Le vieux fascisme si actuel et puissant qu'il soit dans beaucoup de pays, n'est pas le nouveau problème actuel. On nous prépare d'autres fascismes. Tout un néofascisme s'installe par rapport auquel l'ancien fascisme fait figure de folklore (...). Au lieu d'être une politique et une économie de guerre, le néofascisme est une entente mondiale pour la sécurité, pour la gestion d'une « paix » non moins terrible, avec organisation concertée de toutes les petites peurs, de toutes les petites angoisses qui font de nous autant de micro-fascistes, chargés d'étouffer chaque chose, chaque visage, chaque parole un peu forte, dans sa rue, son quartier, sa salle de cinéma.»
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