Casse-toi alors pauvre con, et bienvenue chez les ch’tis !
La même semaine, c'était il y a quelques semaines,
notre bienaimé président immortalisait cette maxime du rejet
et du mépris de l’autre (23 février),
et le film de Dany Boon, éloge de l’accueil et de la chaleur
humaine, rencontrait dès sa sortie (20 février) un succès fulgurant et
inattendu.
Inattendu comme le fut d’ailleurs le retentissement du dernier « dérapage » de notre bienaimé président. Car le scandale éclate enfin, et tout le monde prend conscience de la vraie nature de notre bienaimé président : l’appétit à rejeter, à opposer, à susciter et faire monter les tensions, susciter les haines et les rivalités.
Il semble qu’à ce jeu là il se soit fait prendre au piège. À
son tour il est moqué, méprisé, ostracisé. Il essaie de prendre de la hauteur,
il se met en scène dans la solitude du plateau de Glières, hélas il trébuche,
et ce faux pas est cruellement souligné par la télévision d’état !
Notre bienaimé président n’a pas d’affections humaines ; il tente de donner le change ; il ne comprend pas ce qui lui arrive. Le casse toi pauvre con revient sur lui …
Pendant ce temps là nous découvrons le message inverse dans le film de Dany Boon, un film faussement simple, faussement régionaliste, et qui ne se résume pas aux quelques scènes d’anthologie choisies pour la promotion.
Le film joue habilement sur les clichés et contre-clichés qu’on peut avoir sur le pays des ch’tis. Ils sont accueillants et chaleureux, certes, et le film sacrifie assez rapidement à cette vision convenue, comme pour mieux s’en débarrasser. Mais il montre aussi, avec pudeur, mais aussi avec une certaine exactitude, une réalité plus rude : alcoolisme, violence, isolement.
Le fonctionnaire des postes muté dans ch’nord (Kad Merad) essaie de dire à sa femme (Zoé Felix) que ça se passe bien, que les gens sont sympas. Mais cette vérité est proprement inaudible, et il se résout à lui réciter la seule chose qu’elle veuille bien entendre, le cliché d’un nord misérabiliste.
Ce cliché se trouve exactement mis en scène à l’intérieur du
film, dans une mascarade tout à fait étonnante. Cette mise en abîme ne va pas
sans créer un certain malaise ; ce n’est pas vraiment drôle ; c’est
comme si une vérité était alors possiblement dévoilée.
Par cette mascarade en tout cas les ch’tis vont permettre au couple « du sud » de sortir de leurs mensonges et de se retrouver.
Alors que Kad Merad prescrira à Dany Boon de désirer sa fiancée plutôt que sa mère.
Dany Boon, facteur alcoolique, tout près de ciel, et qui carillonne à tout va, transfiguré, puis encoléré, puis enamouré, délivré.
Et pendant ce temps là notre président bien aimé semble s’être
calmé. Mais la cour du Roi continue de donner le même spectacle désolant des
passions les plus vulgaires : au milieu des sourires convenus, le froid
entre Veil et Bruni. Bruni allume Peres avec l’apparente bénédiction de NPBA.
Le même PBA dévore des yeux Rafaeli, un autre mannequin… Bruni et Dati
rivalisent de vulgarité.
Il faudrait parler aussi de cette interview ou Elkabbach flingue en direct Dati.
Dany Boon nous dit ce qu’on peut sauver – ce qu’on doit sauver – des relations sociales « dans ce pays ».