pour royal
« Les Français vont-ils oui ou non se soucier de
leur intérêt principal : l’exportation ? Dans ce registre, ils n’ont
pas beaucoup d’efforts à faire pour trouver le produit idéal : c’est
Ségolène Royal. Au cas où ils ne choisiraient pas, à la surprise planétaire
générale, d’élire Ségolène Royal, cela voudrait dire qu’ils ont choisi le repli
sur soi, la résignation, la fatigue, le sécuritarisme, le ressentiment.
« Quand j’ai dit qu’il fallait tenter l’expérience féminine à la présidence de la République, on a cru comprendre que je parlais de la femme en soi . Ce qui serait un machisme à l’envers. Or il ne s’agit pas de la femme mais de cette femme là, de sa façon de se déplacer, de s’habiller, d’utiliser ses bras, de sourire, c'est-à-dire d’une Française très raffinée.
« Royal gêne par sa supériorité paradoxale, puisque
se disant socialiste, elle est, à n’en pas douter, quelqu’un de classe. Regardez
la différence. Prenez Sarkozy. Quel mauvais goût ! Que de clichés
populistes ! Souvenez-vous de cette image pathétique de Sarko sur son cheval
blanc en Camargue.
Pour dire ensuite qu’il n’avait pas trouvé lors de sa
chevauchée le tracteur de Bayrou
[...]
Comparez avec la
lumineuse apparition de Ségolène à Toulouse, mangeant des yeux Zapatero avec délicatesse,
en appelant à l’axe franco-espagnol. C'est-à-dire la victoire de la République contre le fascisme.
« La grande classe donc c’est Ségolène et c’est ce qui retient de façon maussade et jalouse le peuple de gauche qui n’est pas habitué à cette dimension. Si Ségolène est battue, ce qui est malheureusement et nationalistiquement probable, elle sera brûlée. Et le peuple français aura dit non au monde entier. »
Philippe Sollers, propos recueillis par Jacques Anquetil, le nouvel obs du 26-4-2007.